• de 1951 à 1964, le rapprochement progressif à la réalité
Si, au début des années 50, le cinéma espagnol continue de se faire l'étendard des valeurs du régime et de son Caudillo (Alba de América de Juan de Orduña en 1951 mais surtout le Franco, ese hombre de Saénz de Heredia, en 1964), il entame néanmoins une petite révolution avec l'arrivée d'une nouvelle génération de réalisateurs dont l'enfance a été marquée par la guerre civile : Bardem, Berlanga, Ferreri, Saura et bien d'autres...
Ces jeunes réalisateurs veulent montrer, révéler, dénoncer... mais comment décrire la société espagnole, porter ses maux à l'écran, tout en passant la censure ? Chacun va devoir déployer des trésors d'ingéniosité et de subtilité. Ce sont Juan Antonio Bardem et Luis García Berlanga qui ouvrent la voie dès 1951 en tournant Esa pareja feliz, une comédie douce-amère qui porte un regard critique sur la société de consommation naissante.
Au cours des années qui suivent sont tournés les films que l'on nomme aujourd'hui "les grands classiques" du cinéma espagnol, parmi lesquels : Bienvenido Mr. Marshall (Berlanga, 1953), Muerte de un ciclista (Bardem, 1955), Calabuch (Berlanga, 1956), Los jueves, milagro (Berlanga, 1957), El pisito (Ferreri, 1958), Sonatas (Bardem, 1959), El Cochecito (Ferreri, 1960), Los golfos (Saura, 1960), Plácido (Berlanga, 1961), Viridiana (Buñuel, 1961), Los que no fuimos a la guerra (Diamante, 1962), Los inocentes (Bardem, 1962), Noche de verano (Grau, 1962), Del rosa...al amarillo (Summers, 1963), El buen amor (Regueiro, 1963), El próximo otoño (Eceiza, 1963), El verdugo (Berlanga, 1963), Nunca pasa nada (Bardem, 1963), Brillante porvenir (Guber , 1964), El espontáneo (Grau, 1964), La niña de luto (Summers, 1964), La tía Tula (Picazo, 1964), Los felices "60" (Camino, 1964), Llanto por un bandido (Saura, 1964), Muere una mujer (Camús, 1964), Tiempo de amor (Diamante, 1964), España insólita (Aguirre, 1964).
C'est difficile à croire mais en 1960, il y a davantage de salles de cinéma en Espagne qu'en France !
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