Titre original : Hoy no se fía, mañana sí. Drame, 2008 (1h58) de Francisco Avizanda, Espagne.
Madrid 1953. Gilda, une jeune orpheline, travaille comme dactylo à l'Office Catholique de Radiodiffusion. Tant qu'elle n'aura pas obtenu la carte du syndicat officiel, il lui sera impossible de décrocher le poste de speakerine. Pour survivre, elle milite dans une fraternité ultra-catholique et joue les indics pour la police politique...
Le film d'Avizanda est un film rare et glaçant.
Rare car il traite son sujet, la vie quotidienne sous la dictature franquiste, de manière frontale ce qui n'est vraiment pas courant dans le cinéma espagnol. Avizanda a fait le choix du réalisme tant pour le scénario (bien que les personnages et les organismes civils et religieux qu'il nomme soient fictifs, le film est basé sur des faits réels) que dans la réalisation (sobre, minimaliste, mais hyper efficace).
En choisissant de situer son intrigue en 1953, Avizanda rappelle au spectateur ce qu'était le régime franquiste : pendant 14 ans, le régime victorieux avait exterminé ses opposants ou les avaient obligés à l'exil et à la clandestinité. Le service de renseignement avait tissé un réseau d'organisations civiles, religieuses et militaires dont le but était d'éliminer toute dissidence. Délation et torture étaient institutionnalisés. Tout était sous contrôle, et pour longtemps encore.
On verra demain est aussi un film glaçant car il plonge le spectateur dans une atmosphère dominée par la paranoïa et la peur, une société où personne n'est tout à fait ce qu'il paraît. Un cauchemar qui fait froid dans le dos !
Un film à voir absolument pour (re)connaître et ne jamais oublier.
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