Un chemin de la Retirada

La Guerre est finie

La guerre est finie

Drame, en noir et blanc, 1965 (2h02) de Alain Resnais, France-Suède.

1965. Franco est au pouvoir depuis presque 30 ans. Depuis tout autant, Diego, un communiste espagnol réfugié en France, poursuit le combat dans la clandestinité. Ses camarades et lui aspirent à renverser le régime à force de tracts, d'actions de terrain et d'appels à la grève générale. Mais à Madrid, l'étau se resserre autour du réseau de révolutionnaires...

Franchement, je ne m'attendais pas à ça. Mais La Guerre est finie n'est pas un film d'action. Et non ! C'est un film sur l'action clandestine des révolutionnaires espagnols exilés. C'est un film politique qui traite, notamment, de la crise qui a secoué le parti communiste dans les années 60.

Pour écrire le scénario, Jorge Semprún s'est très largement inspiré de la période de sa vie où, membre du parti communiste espagnol, il coordonnait depuis la France la résistance au régime franquiste. On reconnait son parcours clandestin dans celui du personnage principal : un parcours solitaire en dépit des nombreux contacts avec les camarades, fait de missions en Espagne réalisées sous des noms d'emprunt et dans la crainte permanente de l'arrestation.

Alain Resnais ne se contente pas de montrer le quotidien de Diego mais il fait entrer le spectateur dans la tête du révolutionnaire : la voix off est la voix intérieure qui le guide et l'encourage, les flash-back et flashforwards sont les scénarios que construit son esprit. Les images du présent et celles de la représentation imaginaire s'enchainent sans transition. Ce montage peut déconcerter mais il donne du rythme au récit et de l'intensité à l'intrigue. C'est plutôt réussi. Par contre je ne vois pas ce que viennent faire les deux scènes érotiques dans cette histoire, mais bon.

Ce film appartient à la mémoire historique des réfugiés espagnols en France. A voir donc.

Ajouter un commentaire

Anti-spam