Un chemin de la Retirada

Belle époque

Belle epoque

Comédie dramatique, 1992 (1h50) de Fernando Trueba, Espagne-Portugal.

Le film s'ouvre sur une petite route de Galice au beau milieu de laquelle une valise semble avoir été oubliée. Le travelling-avant est accompagné d'une musique légère dont les notes rappellent le "Boléro" de Maurice Ravel. Fernando, un jeune déserteur républicain qui erre dans la campagne depuis des jours, est en train de pisser dans le bas-côté quand il est surpris par deux gardes civils. Fernando est arrêté mais, par un surprenant concours de circonstance, recouvre la liberté presque aussitôt. Voilà, le ton est donné ! C'est parti pour plus d'une heure et demi d'une comédie drôle et décalée.

L'intrigue repose avant tout sur l'éducation sentimentale de Fernando qui tombe successivement amoureux des 4 superbes filles de Manolo, un vieux peintre désabusé et anticonformiste qui l'a recueilli chez lui. C'est lumineux, sensuel, gourmand, léger et enjoué. Un régal !

Mais parce que le récit se situe au début de l'année 1931, Trueba en profite pour croquer une société qui, entre modernité et tradition, ne sait pas encore dans quel sens elle veut aller. La dictature du Primo de Rivera vient de s'achever, l'Espagne vit les derniers instants d'une monarchie qui va bientôt céder la place à la IIème République. Au travers des personnages, il est question de religion, de mariage, d'homosexualité, de démocratie,... des sujets sur lesquels les Espagnols s'apprêtent à s’entre-tuer. Dans cette Belle époque de confusion mais aussi d'espoirs, Trueba vient délayer un peu d'humour noir dans son humour potache, ce qui donne à cette comédie une profondeur peu commune. Et ça aussi, on s'en régale !

Ajouter un commentaire

Anti-spam