Un chemin de la Retirada

La chronologie

Pour vous aider à contextualiser le parcours de votre famille, vous trouverez ci-dessous quelques dates marquantes depuis l'instauration, le 14 avril 1931, de la IIème République espagnole jusqu'à la loi de "mémoire démocratique", votée le 5 octobre 2022, qui réhabilite les victimes de la dictature franquiste.

 

 

Chronologie

Date Espagne Hors d'Espagne
14/04/1931

Surpris par le résultat des élections municipales du 12/04/1931, le roi Alphonse XIII s'exile avec sa famille. La IIème République est proclamée. Dès son 1er gouvernement constitué, la jeune république se met au travail et engage tout azimut un vaste chantier de réformes.

 
09/12/1931 La Constitution de 1931 est adoptée. Elle pose les principes d'un État républicain et laïque, et consacre l'égalité de tous les Espagnols devant la loi. Le texte restera en vigueur jusqu'à la fin de la guerre civile.  
Nov 1933 Aux élections, la droite l'emporte largement sur des partis de gauche désunis. Au "bieno" des réformes (1931-1933) succède un "bieno negro" (1934-1936) : répression, annulation des mesures sociales amorcées, réduction des salaires...  
octobre 1934

En Catalogne, Bizcaye, Guipuzcoa... mais surtout aux Asturies, les ouvriers des régions industrielles, armés par les syndicats et les partis ouvriers, s'autoproclament "l'armée rouge". Le Ministre de la guerre confie à Franco, alors chef d'état-major, la mission de mâter l'insurrection des Asturies. La répression est féroce.

 
1934-1936

La IIème République est dans une impasse. Ses réformes, insuffisantes pour les uns, trop téméraires pour les autres, sont contestées de toutes parts. Elle est impuissante face à la montée de la violence et à la radicalisation des idéologies.

 
16/02/1936 Les élections sont remportées par le Front populaire. Dans les mois qui suivent, le climat de violence s'aggrave encore.  

Date Espagne Hors d'Espagne
17 et 18 juillet 1936

C'est le coup d'État militaire. Un groupe de généraux se soulève contre le gouvernement avec l'objectif affiché de restaurer l'autorité de l'État. Le Mouvement est lancé le 17 au Maroc espagnol. Le 18, les chefs d'état-major et la plupart des officiers de garnison prennent le parti de l'insurrection et la rébellion s'étend à toute l'Espagne. La riposte ouvrière s'organise. C'est le début de la guerre civile.

 
19 juillet 1936 Le gouvernement dissout l'armée, arme le peuple et demande l'aide de la France.  
20 juillet 1936 Le soulèvement échoue à Barcelone et Madrid. Le même jour, le chef de l'insurrection militaire décède accidentellement. Plutôt que de lui désigner un successeur, le Mouvement se dote le 23 juillet, d'une "Junta de Defensa Nacional" composée de gradés. Franco n'en fait pas partie.  
25 juillet 1936 La Junte nomme Franco Général en chef de l’armée du Maroc et du Sud de l’Espagne. Pour autant, et bien qu'ayant rallié tardivement la conspiration, Franco agît comme un chef de premier plan.  
Fin juillet Pour marquer le fait que ceux qui les combattent sont des ennemis de l'Espagne, les insurgés se désignent eux-même "los nacionales" ; terme que la presse étrangère traduit par "nationalistes".
3 août 1936 Franco, qui entre-temps a noué des relations avec Allemagne et l'Italie, et vient de faire franchir le détroit de Gibraltar à ses unités d'Afrique, est admis dans la Junte.   
7 août 1936   Les Etats-Unis décident d'un embargo sur la fourniture d'armes à la République espagnole.
8 août 1936   Tous les pays européens signent le pacte de non-intervention : ils s'engagent à ne pas intervenir dans le conflit hispano-espagnol, que ce soit directement par l'envoi de troupes, ou indirectement en fournissant des armes ou des matériels. L'URSS et les États-Unis s'alignent. Le pacte entre en vigueur immédiatement. La France ferme sa frontière avec l'Espagne.
9 août 1936 Au lendemain de la signature du pacte de non-intervention, Hitler, Mussolini et Salazer violent l'accord, le gouvernement Républicain tient alors plus des 2/3 du pays alors que les zones occupées par les militaires insurgés se trouvent enclavées aux deux extrémités du pays.
15 août 1936 Franco, se comportant de plus en plus comme le chef en titre, fait hisser à Séville où il a installé son quartier-général, le drapeau bicolore sang et or, le vieux drapeau de la monarchie proscrit par la République.  
26 août 1936 Franco transfère son quartier-général à Cáceres, en Estremadure, où il met sur pied un embryon de gouvernement constitué de ses plus proches partisans.  
Eté 1936 Les forces rebelles lancent une de leurs premières grandes offensives, la campagne du Guipuscoa (région de San Sebastián), dont l'objectif est de couper les communications et les relations entre les provinces républicaines du Nord et la France. Les mouvements des troupes nationalistes s'accompagnent du 1er exode de civils, depuis le Guipuscoa vers les ports français.
Fin août 1936 La position des deux camps s'est inversée : la zone républicaine ne s'étend plus que sur la moitié du pays et la jonction des troupes rebelles, que l'on appelle déjà "les colonnes de la mort", a coupé le territoire républicain en deux.  
12 et 14 sept 1936 La Junte, réunie à Burgos, discute d'un projet de décret prévoyant sa dissolution et la mise en place d'un commandement politique et militaire unifié qui serait confié, pendant toute la durée de la guerre, à un Généralissime exerçant son autorité sur toutes les activités, quelles soient politiques, économiques, sociales ou culturelles.  
21 septembre 1936 La Junte désigne Franco Généralissime mais décide de garder la décision secrète jusqu’à l'annonce officielle par voie de décret. Le même jour, Franco, retardant la marche sur Madrid, décide de dévier ses troupes vers Tolède pour aller délivrer les militaires rebelles retranchés dans l'alcazar depuis 70 jours.  
27 et 28 sept 1936

Arrivée à Tolède le 27, l'armée d'Afrique se rend maître de la ville le 28.  Le même jour, la Junte accorde officiellement tous les pouvoirs à son Généralissime en  le nommant Franco chef de gouvernement de l’État espagnol. La restriction « aussi longtemps que durera la guerre » a disparu du texte définitif.

 
1er octobre 1936 L’investiture de Franco comme chef d’État est célébrée en présence de représentants de l’Allemagne, de l’Italie et du Portugal. Franco demeurera Chef de l'État espagnol de ce jour jusqu'à son décès le 20 novembre 1975.  
6 octobre 1936 Bien que lui aussi signataire du pacte de non-intervention, Staline décide d'engager l'URSS et de soutenir l'État républicain. Les livraisons de matériels soviétiques débutent dès la mi-octobre.
10 octobre 1936

L'armée de l'Espagne républicaine reprend corps sous le nom de l'Armée populaire de la République ; les autorités s'appuyant sur les cadres fidèles à l'ancienne armée auxquels elles adjoignent les hommes des milices. Dans la foulée, la République instaure par décret un commandement unique de toutes les milices des différentes organisations ouvrières.

 
22 octobre 1936

Un décret du gouvernement espagnol officialise la création des Brigades internationales. Le bureau de recrutement, basé à Paris, est actif depuis le 18 septembre. Les combattants volontaires, recrutés dans une cinquantaine de pays, sont acheminés, formés et commandés par l'Internationale Communiste et le Parti Communiste français.

8-24 nov 1936

Le coup d'État du 18 juillet a échoué à Madrid. Depuis, la capitale est tenue par des troupes essentiellement constituées de miliciens des partis de gauche et des syndicats. Après Tolède, Franco a décidé d'y concentrer ses forces, tandis que le Gouvernement républicain déménage à Valence le 6 nov. Du 8 au 24 s'engagent les attaques et contre-attaques que l'on désigne sous  le nom de siège de Madrid. L'arrivée des XIème et XIIème Brigades internationales empêche la chute de Madrid. La ligne de front se fige autour de la Capitale.

 
4 janvier 1937 Bombardement de Bilbao. Les autorités locales décident de l'évacuation des enfants vers l'Étranger. Après plusieurs semaines de tractation, un premier voyage est organisé, fin mars, vers l'Ile d'Oléron. Puis d'autres départs ont lieu vers la France, mais aussi vers le Mexique, la Suisse, le Danemark, l'Angleterre, la Russie aussi, pour trois mois dit-on. Pour en savoir plus sur les évacuations d'enfants,   cliquez ici
20 janvier 1937 Le Comité de non-intervention décide de contrôler les volontaires étrangers.
6-28 février 1937 Bataille de Jarama : échec de l'offensive nationaliste à l'Est de Madrid.  
8 février 1937 Chute de Malaga.  
8-18 mars 1937 Bataille de Guadalajara : échec de l'offensive menées par les forces italiennes et nationalistes.  
23 mars 1937 La bataille de Madrid s'achève ; la ville reste républicaine. Les franquistes vont concentrer leur attention sur la zone nord où le front s'est fixé en septembre 36 entre le Guipuzcoa et la Bizcaye. L'offensive qui vise à finir de conquérir ce qu'il reste de la Cantabrique, débute le 31 mars avec le bombardement de Durango.  
26 avril 1937

Bombardement de Guernica par l'aviation allemande et italienne. Convaincues que la terreur annoncée par les nationalistes est en passe de décimer la population, les autorités locales décident de l'évacuation à grande échelle de la population civile. L'évacuation est ouverte aux personnes âgées, aux femmes et aux mineurs de moins de quinze ans.

 
Début mai 1937 2ème exode. Les civils commencent à évacuer le Pays Basque à bord de divers bateaux qui naviguent sous pavillon républicain espagnol, britannique ou français et prennent la direction des ports de Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Saint-Nazaire ... les ports de Saint-Jean de Luz et Bayonne étant réservés aux urgences.  Dans le même temps, la France encadre sa politique d'accueil par une instruction générale qui organise la dispersion des arrivants sur une grande partie du territoire national.
2-8 mai 1937 En Catalogne, surtout à Barcelone, de très violents combats opposent d'une part les anarchistes et des groupes marxistes, qui veulent voir triompher la révolution sociale, à d'autre part, tous ceux qui, sous bannière républicaine, veulent l'empêcher, ou bien la remettre à plus tard à l'instar des communistes, alors représentés dans le gouvernement de la République. Le camp républicain ne se remettra jamais des séquelles de ces Journées de mai.  
Juin 1937 Le 11, Franco lance la phase ultime de la campagne du Nord qui s'achèvera en octobre de la même année. Tandis que les évacuations de civils se poursuivent par la voie maritime, les régions tombent successivement aux mains des franquistes : la prise de Bilbao, le 19 juin, provoque la perte du Guipuzcoa, celle de Santander, le 1er septembre, la perte de la Cantabrie, et enfin la prise de Gijón, le 21 octobre,  celle des Asturies.  
5-26 juillet 1937 Bataille de Brunete  
Fin septembre 1937   Le gouvernement français, considérant le coût élevé des dépenses de toute nature occasionnées par le séjour des réfugiés, décide le démantèlement des centres d'accueil. Le 29 sept, le Ministre de l'intérieur ordonne aux Préfets, d'organiser sous 15 jours le rapatriement obligatoire de tous les réfugiés espagnols, malades exceptés, hébergés dans leurs départements. Les réfugiés ont le choix entre le Pays Basque ou la Catalogne.
Octobre 1937

Des réfugiés provenant de toutes les régions d'Espagne et refoulés de France arrivent en gare de Barcelone. Parmi eux, on compte environ 80 000 et 100 000 basques. Tous sont accueillis, pris en charge et répartis sur le territoire catalan. Fin octobre, le front Nord n'existe plus. Les Asturies et le Pays Basque passent sous contrôle nationaliste.

 
mars 1938 Le gouvernement de Burgos modifie la règlementation applicable aux mariages qui instaurait, depuis 1932, le divorce et le mariage civil. En zone franquiste, les unions civiles sont désormais réputées nulles : les mères mariées civilement sont de fait déclarées filles-mères.  
du 7 mars au 19 avril 1938 Les armées nationalistes lancent une nouvelle campagne : l'offensive d'Aragon. Grace à leur domination aérienne, ils reprennent Teruel, conquièrent l'Aragon, prennent Lerida puis Huesca avant de percer les défenses loyalistes jusqu'à la Méditerranée. Deux ans après le Pays Basque, la Catalogne se retrouve dans la même situation, c'est-à-dire isolée du reste de la zone républicaine. Après les campagnes du Guipuscoa puis du Nord, l'avancée des franquistes sur le Haut-Aragon provoque un 3ème exode.
1er mai 1938 Proposition de paix en 13 points de Negrin, chef du gouvernement républicain.  
11 juillet 1938   En France. Adoption de la loi relative à la Nation en temps de guerre qui prévoit que les étrangers masculins bénéficiant du droit d'asile ont l'obligation de participer à la défense de la France.
Juillet 1938   La France ferme sa frontière. Officiellement, la frontière était fermée depuis le 08/08/36, suite à la signature du pacte de non-intervention, cependant elle était jusqu'alors demeurée perméable aux trafics qui alimentaient la République, en armes notamment.
du 25 juil. au 16 nov. 1938 Les Républicains ont l'ambition de faire reculer l'armée de Franco. Bénéficiant de l'effet de surprise, leurs hommes franchissent l'Ebre en plusieurs points, mais rapidement les positions de figent et les assauts frontaux se succèdent, infligeant pendant plus de trois mois, de lourdes pertes dans les deux camps. Les troupes franquistes, supérieures en nombre et en moyens, finissent par emporter la Bataille de l'Ebre.  
23 septembre 1938 Les Brigades internationales sont retirée du front : le Gouvernement de la République, qui espère toujours que les démocraties européennes vont s'unir et lui venir en aide, entend ainsi faire la démonstration qu'il n'est pas l'instrument de Moscou.  
30 septembre 1938

 

En l'absence du président tchécoslovaque, la France et Royaume-Uni rencontrent l'Allemagne et l'Italie. Les 4 nations signent les Accords de Munich : la France et Royaume-Uni abandonnent à Hitler une partie du territoire tchécoslovaque en échange d'une vague promesse de paix. La politique d'apaisement est à son comble au grand dam du peuple espagnol qui craint d'en être la prochaine victime.
12 novembre 1938   La france adopte une loi permettant la prise de "mesures de surveillance étroite" et "l'internement administratif" de tous les "indésirables étrangers".
15 novembre 1938

A Barcelone, dans une ville ravagée par les bombardements intensifs de l'aviation italienne , les Brigades internationales défilent ; c'est un défilé d'adieu. En dépit de cet affaiblissement, le Gouvernement républicain ne désarme pas. Il espère tenir encore un an, peut-être  plus, le temps que s'engage cette guerre générale qui semble inévitable.

 
23 décembre 1938 Franco décide d'en finir avec la Catalogne alors très affaiblie tant d'un point de vue militaire que économique et lance l'offensive de Catalogne.  
15 janvier 1939 Les nationalistes prennent Tarragone.  
26 janvier 1939 La chute de Barcelone marque le commencement du 4ème exode,  celui que les Catalans appelleront la Retirada ; cet exode massif qui verra 1/2 million de personnes fuyant l'avancée des franquistes, prendre la route de l'exil et franchir les Pyrénées dans l'espoir de trouver refuge en France.
28 janvier 1939   La France ouvre sa frontière aux civils. Dans la foulée, les autorités ouvrent des centres de rassemblement, d'accueil ou d'hébergement dans les départements frontaliers. C'est insuffisant, très vite, de nouveaux camps sont implantés dans l'Aude, l'Hérault et au-delà. Gardes-mobiles, fantassins, dragons et tirailleurs sénégalais sont affectés à la surveillance des réfugiés soumis à l'internement administratif.
4 janvier 1939 Les nationalistes prennent Gérone.  
5 février 1939

 

Le 5, la France ouvre sa frontière aux combattants.  Les jours suivants, ils sont répartis dans les camps selon leur profil. Au fil des mois et des années qui suivront les camps de toile improvisés sur les plages du Midi seront remplacés par de véritables cités concentrationnaires, anti-chambre des camps nazi.
8 février 1939 Suite à une médiation anglaise, Minorque se rend aux forces nationalistes.   
13 février 1939 Deux jours avant la chute de la Catalogne, Franco fait adopter la Loi sur les Responsabilités politiques qui permet de juger et de condamner, de manière rétroactive, tous ceux qui ont contribué au soulèvement de 1934 ou à la formation du Front populaire, ou se sont opposés de manière active au Mouvement national. Complété en 1942, le texte va demeurer en vigueur jusqu’au 10/11/1966.  
25 février 1939 A Burgos, siège du gouvernement nationaliste, la France et l'Espagne signent les accords Bérard-Jordana, qui fixent les principes des relations "de bon voisinage" entre les deux États. Quelques jours plus tard, Philippe Pétain est nommé ambassadeur à Burgos.

27 février 1939

Depuis des années, Franco restait flou, prônant le retour à l'ordre sans préciser la forme du régime à venir. A l'approche de la victoire, les mesures du Gouvernement de Burgos ne laissent aucun doute : ce sera la dictature.

Parce qu'elle accueille les opposants à Franco mais ne veut pas fâcher le très probable vainqueur de  la guerre civile, ni ses puissants alliés, la France reconnait le 27 février 1939 le Gouvernement de Burgos.

Début 1939

 

En France, les dispositions de la loi du 11/07/38 sont adaptées aux réfugiés espagnols et étendues au temps de paix : les demandeurs d'asile ont obligation de participer à la défense de la Nation.

Début 1939

 

En France, des décrets sont pris permettant l'emploi des réfugiés espagnols dans les Compagnies de Travailleurs Étrangers (CTE). Ces compagnies dépendent de l'armée, les incorporés ont un statut militaire. De vastes opérations de recensement sont organisées dans les camps d'hommes, notamment à Montolieu puis à Septfonds.
Mars 1939 La prise de Madrid et du Sud-est s'accompagne du 5ème et dernier exode : les populations se massent dans les ports de Valence, Alicante, Carthagène et Gandia, espérant être évacuées mais les gouvernements français et britanniques s'y refusent. Ceux qui parviennent à embarquer sur des cargos gagneront les côtes algériennes et tunisiennes.

1er avril 1939

Franco proclame la fin de la guerre civile. Au cours des jours précédents, les franquistes ont lancé leur offensive finale et Alicante, ultime ville républicaine, est tombée. 

 

Date Espagne Hors d'Espagne
1er avril 1939 Franco proclame la fin de la guerre civile. Au cours des jours qui ont précédé cette déclaration, les franquistes ont lancé leur offensive finale et Alicante, ultime ville républicaine, est tombée. Dès lors, la question du retour en Espagne va se poser pour des dizaines de milliers d'exilés.
Avril 1939 La guerre est finie mais les franquistes n'en ont pas terminé. La répression qui a déjà sévi en zone nationaliste recouvre maintenant l'ancienne zone républicaine : on épure, on dénonce, on arrête, on torture, on fusille.  
19, 20 et 21 mai 39

Cérémonies de la Victoire : défilé militaire de 6 heures où Italiens fascistes et Allemands nazis paradent, cérémonie religieuse où Franco est béni pour "avoir vaincu avec héroïsme l'ennemi de la liberté", rencontre des ambassadeurs envoyés par le Royaume Uni, l'Allemagne, l'Italie et le gouvernement de Vichy.

 

3 septembre 1939

 

La France déclare la guerre à l'Allemagne. Dans les jours qui suivent, le Ministère de l'intérieur demande aux Préfets de s'efforcer d'obtenir, par une persuasion pressante, et le plus tôt possible, un retour des réfugiés hébergés à la charge de la collectivité. Des rapatriements massifs sont organisés. A la mi-novembre, il ne reste en France plus que les "non-rapatriables", c'est-à-dire les réfugiés qui s'opposent à leur rapatriement.

22 juin 1940

 

La France signe l'armistice avec l'Allemagne. Le pays est désormais divisé en deux territoires, l'un occupé par l'armée allemande, l'autre dit "zone libre".  Les camps de réfugiés situés dans la zone libre passent sous l'égide du Ministère de l'Intérieur du gouvernement de Vichy qui s'emploie à perfectionner le dispositif d'internement.

été 1940 

 

Le gouvernement de Vichy place les Groupements de Travailleurs Étrangers, anciennement CTE, sous l'autorité du ministère de la Production Industrielle et du Travail. Les anciennes unités auxiliaires de l'armée s'en trouvent transformées en camps de travail.
2 juillet 1940 La loi du 02/07/1940 organise la Milice de la Phalange : les phalangistes de 18 à 55 ans y sont organisés en une force permanente, véritable armée intérieure.  

20 août 1940

 

Les Allemands raflent les réfugiés espagnols du camp des Alliers. Ils forment le convoi des 927, le 1er convoi à destination du camp d'extermination nazi de Manthausen.
20 octobre 1940 Franco reçoit Himmler, chef de toutes les polices allemandes dont la Gestapo, pour organiser une collaboration entre les deux polices. En "cadeau", Companys et Zúgazagoita sont remis aux autorités espagnoles qui les fusillent aussitôt. La répression va se poursuivre avec une vigueur accrue. Depuis lors, hors d'Espagne, la Gestapo va traquer les anti-franquistes pour les livrer à l'Espagne ou les déporter en Allemagne. En France, plus de 40 000 exilés seront expédiés dans les camps de travail du Reich.
23 octobre 1940

Franco rencontre Hitler à Hendaye : en échange de matériels et denrées alimentaires d'Allemagne, Franco s'engage à intervenir dans la guerre au côté des puissances de l'Axe à une date ultérieure (non définie).

 
Mars 1941

Loi sur la sûreté de l'État qui légalise les exécutions car une seule sanction est prévue dans presque tous les cas : la peine de mort.

 
Mai 1941 Loi sur les tribunaux qui attribue les charges judiciaires en priorité aux grands blessés, mutilés, orphelins de guerres et captifs des rouges. Les temps sont est toujours à la vengeance...  

Juillet 1941

 

Création officielle du Service Social des Étrangers (qui œuvre depuis l'hiver 1940-41) au regroupement familial des familles espagnoles autour du parent pourvu d'un emploi.

11 novembre 1942

 

La zone libre est envahie par les Allemands et les Italiens. Dans le Midi, les camps de réfugiés passent sous l'autorité allemande.
Août 1944 Franco demande à la France de Vichy de prendre des mesures contre les Rouges concentrés dans le Midi de la France. A Toulouse, les exilés constituent la Junta española de Liberación. L'objectif est de se tenir prêt à rentrer en Espagne, dès que les Alliés interviendront.

8 mars 1945

 

Capitulation de l'Allemagne.
Juillet 1945

Sous la pression internationale, la loi dite "Fuero de los Españoles" est promulguée le 13. Le texte reconnait tous les droits (dignité, liberté...) mais n'en garantit aucun de sorte que, dans les faits, les pratiques du régime ne changent pas. On retrouve ce double jeu dans la Loi d'amnistie proclamée le 17 car en sont exclus "les actions répugnant à n'importe quelle conscience honnête".

 

9 février 1946

L'Organisation des Nations Unies condamne le régime du Caudillo "imposé de force avec l'aide des puissances de l'Axe". Les exilés comprennent que les alliés n'iront pas arracher l'Espagne des mains de Franco.

1er mars 1946

La France, considérant que le gouvernement de Franco est une "menace pour la paix en Europe", ferme sa frontière.

1947

Début de la guerre froide. Les États-Unis renoncent aux sanctions économiques contre l'Espagne.

6 juillet 1947 Après avoir été annoncée par Franco à la radio, puis adoptée le 7 juin, la Loi de succession est soumise à référendum.  Au préalable, tous les Espagnols ont été vigoureusement informés des conséquences d'un vote hostile.   
26 juillet 1947 Entrée en vigueur de la Loi de succession du chef de l'État : la monarchie est proclamée, avec un régent à vie, Franco, doté du pouvoir extraordinaire de désigner son successeur.  
Novembre 1947 Sans pour autant réhabiliter le régime de Franco, l'ONU abroge sa résolution de 1946. L’Espagne devint membre de plein droit de l’ONU. 
Avril 1948 La loi martiale, en vigueur depuis la fin de la Guerre civile, est abolie par décret.  
25 août 1948 Franco rencontre Don Juan, le fils de Alphonse XIII. Don Juan accepte qu’à partir de novembre 1948 son fils Juan Carlos, alors âgé de dix ans, poursuive sa formation en Espagne.  
Début des 50's Le contexte de Guerre froide, qui s'est progressivement installé depuis le fin de la seconde guerre mondiale, va venir atténuer l'isolement économique dans lequel les puissances occidentales ont relégué l'Espagne. Franco trouve l'appui de l’Argentine, des États-Unis et du Royaume-Uni.
1951

 

Convention de Genève. le droit d'asile acquiert sa reconnaissance internationale.

1953

L'Espagne intègre la Conférence Européenne des Ministres des Transports.

 
26 septembre 1953 Les États-Unis et l'Espagne signent les Accords de Madrid. A l’issue de trois années de négociations, l’Espagne obtient un armement moderne et une aide économique substantielle en contrepartie, notamment, de l'engagement de libéraliser son économie, encore fortement régulée, ce à quoi elle s'est déjà attelée depuis 1951. Cet accord est le coup de grâce pour le gouvernement républicain en exil.
1er avril 1959 Pour le 20ème anniversaire de la fin de la Guerre civile, el Valle de los Caídos, le grand monument du régime franquiste, est inauguré. Dans son discours, Franco rappelle que l’ennemi a été forcé de « mordre la poussière de la défaite » et signale que c’est là qu’il souhaite lui-même être enterré.  

1960

L'Espagne intègre l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques. 10 ans après la fin du système autarcique, la libéralisation de l'économie entraine un rapidement redressement et, pendant les années 60, l'Espagne connaît une croissance hors norme.

 
23 juillet 1969

Juan Carlos signe le document officiel d’acceptation puis se rend en compagnie de Franco aux Cortes en vue de la cérémonie d’acceptation et de prestation de serment. En séance plénière des Cortes, Juan Carlos jure « loyauté à Son Excellence le chef de l’État et fidélité aux principes du Mouvement et aux autres Lois fondamentales du Royaume ». La désignation est approuvée par les Cortes.

 
27 septembre 1975 Cinq personnes sont exécutées en application de sentences prononcées par un conseil de guerre. Ces exécutions, les dernières de la dictature franquiste, soulevèrent une vague de protestation en Espagne et dans la plupart des pays européens.  
20 novembre 1975 Après une longue agonie, Franco meurt à Madrid, à l'âge de 82 ans.  

Date Espagne Hors d'Espagne
20 novembre 1975 Franco meurt à Madrid à l'âge de 82 ans. Les mécanismes de succession se mettent en branle et Juan Carlos est investi roi d'Espagne. Par la suite, le roi Juan Carlos va jouer un rôle décisif dans le difficile processus de transition démocratique.  

15 octobre 1977

Loi d'Amnistie : Ley 46/1977 . Ce texte, fondamental dans le processus de transition démocratique engagé après la mort du dictateur, permet la libération des opposants à Franco et, dans le même temps, empêche que ne soient poursuivis en justice les crimes et délits commis pendant la dictature par les autorités, les fonctionnaires et les agents de l'ordre public.

 

26 juillet 1977

L'Espagne demande son adhésion à l'Union Européenne.

 

23 février 1981

Des militaires puschistes prennent d'assaut le Parlement. Ils veulent mettre en échec le processus de transition démocratique et ramener les franquistes au pouvoir. Dans la nuit, le roi Juan Carlos Ier intervient à la télévision, en uniforme de capitaine général des armées, pour s'opposer au coup d'État, défendre la Constitution et relever le général rebelle. Le coup d'État avorte. Les députés sont libérés dans la matinée.

 

12 juin 1985

A Madrid, signature du traité d'adhésion de l'Espagne à l'Union Européenne. Entrée en vigueur le 01/01/1986.

17 novembre 2005

Un centre documentaire de la mémoire historique est créé. Il a vocation a rassembler les collections des archives générales de la guerre civile espagnole.

 

26 décembre 2007

Loi dite de "Mémoire Historique" : Ley 52/2007 . Le texte vise à reconnaître les victimes du franquisme en ouvrant des droits nouveaux aux personnes ayant subi des persécutions ou des violences pendant la guerre civile et la dictature.

 

18 juin 2014

Après 40 ans de règne, le roi Juan Carlos Ier de Bourbon abdique au profit de son fils.

 
15 février 2019 Le gouvernement approuve l'exhumation et la relocalisation du corps de Francisco Franco. Après que les juridictions aient rejeté le recours formé par la famille, Francisco Franco est exhumé et enterré le 24 octobre 2019 dans le cimetière de Mingorrubio.  

05 octobre 2022

Loi de Mémoire Démocratique : Ley 20/2022 . La recherche des disparus devient une responsabilité de l'État, les "bébés volés" sont reconnus victimes du franquisme. Egalement, le texte lève l'impunité des crimes franquistes instituée en 1977 par la Loi d'Amnistie.

 

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