Un chemin de la Retirada

Toute la beauté du monde

Toute la beaute du monde

Les auteurs :

Les réalisations de Thomas Azuélos, illustrateur et auteur de bandes dessinées français, ont pour cadre l'Ukraine, l'Arménie, la Somalie, ou encore Palestine, c'est dire le ton de ses albums. La guerre civile d'Espagne et l'exil des républicains lui ont inspiré Toute la beauté du monde, dont il signe à la fois le scénario et les dessins.

La 4ème de couverture :

Une orangère. Un peintre.
Un cuisinier. Un philosophe.
Un grand hôtel abandonné.
L'histoire se passe à Cerbère en 1939.
à la frontière entre la France et l'Espagne.

C'est la retirada.
C'est la guerre à venir.

Des combattants anarchistes cherchent
à passer des armes en Catalogne.
Des espions russes recherchent un manuscrit.
La tension monte.

Pourquoi j'ai aimé cet album ?

L'action se déroule en mars 1939, dans les dernières jours de la guerre civile. La Catalogne vient de tomber aux mains des armées de Franco et la frontière franco-espagnole s'est refermée derrière le flot de réfugiés. On ne les verra pas, ils sont déjà dans les camps français.

L'auteur situe l'action à Cerbère, village côtier frontalier et terminus des lignes de chemin de fer. Comme les trains ne circulent plus, les transbordeuses d'oranges n'ont plus de travail et les voyageurs ont déserté les hôtels.

Voilà pour le décor.

La couverture est très jolie : le jeu de lumière attire le regard vers le portrait d'une femme dont on devine la nudité. Elle semble émerger d'une forêt de grands feuillages. À moi, ça m'évoque le retour à la nature ! Mais il ne sera pas question de nature enchanteresse. Ici, elle sera brutale. Sa noirceur est là, présente dès la couverture, dans un fond obscur qui se reflète dans les yeux du personnage.

Voilà pour l'ambiance.

S'agissant de l'intrigue, elle est difficile à résumer. Disons que nous avons une galerie de personnages qui vont, par un curieux concours de circonstances, se trouver réunis une nuit d'orage dans l'hôtel désaffecté de la corniche (les lecteurs qui sont un jour passés par Cerbère reconnaitront de suite l'architecture unique de l'hôtel du Belvédère).

Alors oui, bien sûr, on finit tôt ou tard par se demander comment tout cela va se terminer mais ce n'est pas vraiment ce qui importe car Toute la beauté du monde est une sorte de réflexion sur la mort : y'a ceux qu'elle fascine, ceux qui l'acceptent, ceux qui la redoutent, l'affrontent, l'instrumentalisent ou la fuient et... il y a ceux qui choisissent la vie.

Personnellement, je n'ai pas trouvé où se situe la beauté du monde décrit par Azuélos. Une lecture déconcertante. 

Description : BD adulte. 1 volume (186 p.) en français, édité par Futuropolis, 2023.

Ajouter un commentaire

Anti-spam